La Mycothérapie était déjà utilisée par les anciens peuples d’Europe, comme en attestent les restes de l’homo sapiens Ötzi, l’Homme des glaces d’il y a 5 300 ans, qui portait avec lui des morceaux de Fomitopsis betulina, un champignon aux nombreuses propriétés thérapeutiques.
Cela nous indique que l’usage des champignons à des fins curatives était connu depuis l’antiquité en Occident, même si c’est en Orient que la Mycothérapie a connu un développement important et documenté.
La Chine a été le berceau de l’utilisation des champignons à des fins thérapeutiques, et environ 200 ans av. J.-C. déjà est apparu le premier traité de phytothérapie « Pen Ts’ao King » où étaient répertoriés, systématisés et classés le Reishi et d’autres champignons.
Cependant c’est dans le traité de matière médicale, « Pen Ts’ao Kang Mu » (Bencao Gangmu), rédigé à la fin du XVIe siècle par Li Shizen sous la dynastie des Ming, où sont définis les usages et les propriétés thérapeutiques de près de 270 espèces de champignons utilisées aujourd’hui dans la pharmacopée de la médecine traditionnelle chinoise.
Aujourd’hui, les champignons continuent à être des agents thérapeutiques très important dans la médecine traditionnelle chinoise. Nous pouvons le vérifier dans leurs pharmacies, où le Reishi et le Cordyceps tiennent une place très importante.
En Occident, la pharmacie galénique (définie par Galien de Pergame au IIe et IIIe siècle apr. J. –C.) incluait déjà l’usage de poudres et d’extrait de plantes et de champignons pour traiter différentes pathologies.
Toutefois, pendant très longtemps, ces connaissances n’ont pas été prises en compte, en partie en raison de la mauvaise réputation de certains champignons à cause des fléaux qui ont touché la pomme de terre ou les vignes (mildiou) et causé de grands problèmes au sein de la population européenne ; mais aussi pour sa diabolisation par certains secteurs du savoir médiéval, qui les associaient aux sorcières et aux rituels hérétiques.
Linné fait référence en 1750 à l’utilisation de l’Oreille-de-Judas (Auricularia auricula) comme anti-inflammatoire et l’usage du Lactaire (Lactarius deliciosus) a été documenté par le Docteur Dufresmoi pour combattre la tuberculose.
Mais c’est probablement la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming (substance antibiotique fabriquée par le champignon Penicillium) en 1928 qui rapproche clairement la médecine occidentale du monde des champignons.